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Je suis Charlie

Au moment où nous nous apprêtions à envoyer nos vœux de Compagnie avec ce beau cerisier du Japon en fleur, nous est tombé dessus l’innommable. Cette coutume qui n’est parfois qu’une convention sociale devient un appel à nous rapprocher.
La phrase de John Donne, qui a subi aussi à l’obscurantisme religieux, prend du coup un sens plus cru : « Change is the nursery of life ». Ce qui ne change pas, c’est la peur. Tous les arts, le dessin de caricature en est un, sont, même modestement, façon d’honorer la vie, de s’interroger sur ce qui bouge sans cesse en nous et hors de nous. A preuve, ceux que la mort fascine n’ont pas supporté des dessins, leur liberté d’esprit. La bêtise sanguinaire vient de tuer Wolynski et Cabu, qui m’ont nourri de leur rire et de leur insolence, et les autres aussi, j’en pleure. Je pleure sur ceux qui m’ont fait beaucoup rire. Les régimes de terreur ont toujours craint le rire. Voir Staline : « un peuple heureux n’a pas besoin d’humour ». Si comme l’a dit le bien aimé Rabelais le rire est le propre de l’homme, alors c’est le propre de l’homme qui est en question. Mais il n’existe pas de kalachnikoff contre la liberté d’esprit. Les Grands Duduche continuent d’embellir la vie. Assez chialé, je suis Charlie.

Michel Arbatz
Toute l’équipe de Zigzags se joint à moi pour vous remercier de votre fidélité.

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